À mon arrivée à Lorient, j’ai quadrillé la ville à la recherche de la mer. Mes explorations m’ont poussée jusqu’à Kergroise, où j’ai longé l’océan sans jamais m’en approcher, sans jamais l’embrasser du regard.
À Kergroise, l’océan est un outil. Là où, autrefois, il y avait des marécages et des plages, on a repoussé les bords. Au fil des années et des besoins industriels, la côte a été aménagée, prolongée pour répondre au manque de place auquel se heurtait le progrès. Kergroise s’est étendu et son port a émergé de l’océan. Le développement de cette zone industrielle a été créateur de richesses mais aussi, à son insu, de paysages.
Dans cette série photographique, je tente de me réapproprier ce territoire métamorphosé en créant un dialogue entre réel et fiction, oscillant entre les différentes strates temporelles qui composent ces espaces. Les stockages de sable sur le port deviennent prétexte à accueillir cette plage imaginaire.
2017
